Mon long essai routier en Tesla Model 3, et perdu seul dans le bois à -25°C
Quelle occasion unique d’aller à la rencontre de You You Xue alors qu’il fait une tournée avec la tant attendue Tesla Model 3. Cet étudiant a décidé de consacrer une bonne partie de son temps à vivre une grande tournée des États-Unis et d’une partie du Canada dans ce qu’il nomme la Tesla Model 3 Road Trip. Il nous invite à le rencontrer alors qu’il sera dans une ville près de chez nous. Étant donné que la Tesla Model 3 ne sera livrée au Canada qu’à la fin 2018, il s’agit d’une expérience unique.
You You Xue et sa TM3
Hier, le jeudi 4 janvier 2018, plus d’une soixantaine de personnes étaient présents vers 15h30 pour accueillir You You Xue à bord de sa Tesla Model 3 aux superchargeurs Tesla du Centre Rideau CF à Ottawa.
Model 3 arriving at the Rideau Center this afternoon.
Posted by Ricardo Borba on Thursday, January 4, 2018
You You prend le temps de répondre à nos nombreuses questions et nous explique de quelle manière il souhaite que le tout procède. Il est important de rappeler qu’il fait cette tournée par lui-même. Il n’est pas commandité par qui que ce soit, incluant Tesla. Il est donc possible de s’asseoir dans la Model 3, voir même la conduire dans les environs du centre commercial au centre-ville d’Ottawa.
Voici des photos de mon ami et collaborateur Paul Camiré :
Je lui demande si je peux conduire sa superbe Tesla Model 3 jusqu’à sa prochaine destination, Kingston à 195 km du Centre Rideau. Il me répond spontanément : ”Oui, bien sûr !” Après quelques minutes de planification de ma part, j’accepte volontiers de vivre l’expérience. Départ prévu pour Kingston : 18h00.
Pendant que les gens font des essais routiers, je me prépare pour l’aventure. Pour mon retour à la maison, j’opte pour le train Via Rail avec un départ de Kingston à 21h16. Tant qu’à faire, je prends, pour quelques dollars de plus, un billet 1re classe qui inclut un repas. Tout tombe en place. Je suis heureux de pouvoir vivre cette expérience tout à fait improvisée !
Mon essai routier
Le départ réel pour Kingston, à deux heures de route, est finalement à 19h20. Je me rends compte rapidement qu’il me sera impossible d’arriver à temps pour le train avec nos routes en hiver. Je ne m’en fais pas du tout, des hôtels et des billets de train, il y en a toujours de disponibles.
Je quitte le centre-ville pour prendre la 417 Ouest, ensuite la 416 pour arriver sur la 401. Comme tout nouveau véhicule, il faut un certain temps pour se sentir à l’aise avec un nouveau véhicule que l’on connaît à peine. J’apprends rapidement mais avec la circulation sur les autoroutes, et en condition hivernale. La 416 est bien déblayée, mais les bancs de neige sont très près des lignes blanches de chaque côté. You You travaille à l’ordinateur et de sa page Facebook tout en s’occupant des contrôles des chauffage de l’écran central. Moi, je me concentre sur la conduite seulement. Je m’amuse, tout en étant un peu nerveux. Plusieurs fois, je me suis surpris à vérifier ma vitesse de conduite avec l’écran absent derrière le volant. Une habitude de près de 30 ans en conduite automobile qui s’estompera rapidement. Ce n’est vraiment pas un problème de visionner la vitesse de la TM3 sur l’écran central.
À un certain moment, il m’explique comment activer le pilote automatique. J’ai déjà eu une expérience avec le pilote automatique sur autoroute avec la Tesla Model X de Sylvain Juteau. J’avais une bonne idée du fonctionnement. Sauf que cette fois-ci, en hiver, c’est une première. En mode automatique, le véhicule cherche à se placer exactement entre les deux lignes de l’autoroute, alors que moi, j’ai tendance à conduire plutôt vers le centre (pour m’éloigner du petit banc de neige trop près de la ligne). En hiver, j’ai pris l’habitude de conduire prudemment et prendre mon temps pour replacer mon véhicule correctement. La TM3, en mode automatique, est plutôt agressive pour se replacer entre les lignes. C’est inquiétant car je n’ai vraiment pas assez d’expérience avec les véhicules Tesla. Après quelques tentatives, j’apprivoise le pilote automatique et je commence finalement à relaxer. Il faut toujours être relaxe en conduisant, cela nous permet de mieux ressentir le véhicule et ajuster sa conduite en fonction de la condition routière.
Voici mon impression en direct :
Mon aventure avec Via Rail tard le soir à -25°C
En se dirigeant vers Kingston, You You remarque que je peux prendre le train à Gananoque, tout juste avant Kingston. Nous téléphonons Via Rail qui confirme que la train n’aura pas de retard et qu’effectivement je peux embarquer à Gananoque. Je ne savais pas que la gare de cet endroit est perdu dans le bois ! Heureusement, la petite cabane est déverrouillée. Je remercie You You pour l’expérience unique. Il quitte.
Il est 21h00. Il fait très froid. La petite cabane est mal isolée et surtout très mal chauffée. Bref, il fait vraiment froid. Heureusement que j’ai mon manteau d’hiver et un mon blouson de laine. Pas mes bottes. Un train en direction vers Kingston passe à toute allure. Je m’inquiète un peu en réalisant que Via Rail n’est pas au courant que je suis à Quananoque, perdu dans le bois. Lors de mon appel à Via Rail, on a jamais demandé mon numéro d’embarquement ou de réservation. Je téléphone, plus de 20 minutes d’attente… la dame répond finalement pour me dire que le train a bien quitter Kingston à 21h16 comme prévu mais un problème est à régler. Le train devrait passer vers 22h34. Elle prend le temps de parler à l’équipage du train pour leur expliquer d’arrêter à Gananoque. Elle m’explique d’être prêt dehors sur le quai d’embarquement sinon le train ne s’arrêtera pas. Bien oui, je vais faire cela à -25 !?!
22h25, un train de passagers file à toute allure en direction pour Ottawa. 2 minutes plus tard, un autre train de marchandises file à toute allure dans la même direction. 22h34, un autre train de passagers se dirige vers Ottawa, toujours à plein vitesse. Chaque fois, je sors dehors. Là, j’ai très froid. Les pieds gelés. Les mains gelées. Il ne me reste que 15% de charge sur mon téléphone cellulaire. Je m’inquiète vraiment. Je téléphone à nouveau, en attente que l’on me réponde. Finalement, une dizaine de minutes plus tard. Un train arrive doucement en s’arrêtant. Ouf ! Le billet 1re classe était vraiment à point. J’ai pu avoir un bon repas chaud et un bon scotch. Je suis arrivé chez moi vers minuit avec un superbe conducteur Uber et sa douloureuse Toyota Corolla !
Merci Éric de tes impressions sur la Tesla 3. :). Belle opportunité que tu as su apprécier et partager 🙂
J’ai pu te tenir un peu compagnie ce soir là! 🙂
Beau reportage, mais il manque l’essentiel: remplaceras-tu ta Bolt par une T3?
Merci ! En effet, discuter sur Messenger pendant que je grelottais m’a aidé… et une bonne partie du trajet en train itou !